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Actualités , Découvertes , Rencontres Danses urbaines au Cameroun

#DdM4 interview Misse Cyrille(Bboy Cyrillus)

Publié le 28 Avril 2017 par Danseur du Mboa

"au Cameroun je suis un peu comme le représentant du BBA , c’est moi qui coordonne toutes les activités sur le plan national ."

"au Cameroun je suis un peu comme le représentant du BBA , c’est moi qui coordonne toutes les activités sur le plan national ."

     à l’aube de la journée internationale de la danse (29 avril 2017), l’équipe de Danseur du Mboa a pris un réel plaisir à s’entretenir avec Misse Cyrille, l’Homme à tout faire du BBA Cameroun ! Il est notre DdM de ce mois d’Avril, Bonne lecture à vous !

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Ddm(Danseur du Mboa) : Bonjour Cyrille et bienvenue chez nous , alors dis-nous mon frère , s’il fallait que tu te présentes toi-même que dirais tu ?

Cyrille : Bonjour à vous, de la manière la plus brève , je m’appelle Misse Cyrille aka Bboy Cyrillus , je suis danseur , je fais du Breakdance depuis 2005 .

DdM : Parle nous de tes débuts dans la danse , quels sont les danseurs qui t’ont inspiré et quel est le chemin parcouru ?

Cyrille : Mes débuts dans la danse euh … déjà j’ai commencé à m’intéresser à la danse en 2002 au Cameroun , à l’époque ce qu’on faisait nous s’était du Smurf on imitait des Stars de la musique américaine tels que Sisqo , Usher ; on imitait tout ce qui était Danse hip hop à la télé en fait , c’était vraiment pour le fun . Par la suite j’ai quitté le pays pour rejoindre le Sénégal , je me suis installé à Dakar , et c’est en 2005 que je me suis orienté vers le Breakdance , je me suis formé dans le groupe Xtrem Bboys avec qui je suis triple Champion Battle national Sénégal entre 2006 et 2008 , nous avons d’ailleurs remporté pleins d’autres Compétitions et participé à plusieurs festivals en Afrique parmi lesquels le Urban Soul en Guinée Conakry , vraiment si je me mets à énumérer mes expériences nous allons remplir énormément de pages(Sourires). Xtreme Bbboys comptait parmi ses membres à lépoque d’assez bons danseurs tels que Salifus , Jean Bassen , Mohammed , Octave , Alassane et son frère jumeau qui m’ont donné chacun une bonne partie de leurs connaissances en Breakdance ce qui m’a permis de me créer un style propre à moi , parce que pour moi l’originalité c’est très important. Puis avec la vulgarisation d’internet, je découvre l’un des meilleurs breakdanceurs au monde Bboy Roxrite et là je me rends compte que mon style est similaire au sien en terme de Freezes et autre mouvements , ce qui m’a vraiment motivé à travailler davantage . Ensuite je suis revenu au Cameroun en 2010 , j’ai intégré deux grandes familles de Breakdance au Cameroun à savoir « Flame Squad » de Yaoundé et « All School » de Douala .

"j'ai intégré deux grandes familles de Breakdance au Cameroun à savoir Flame Squad de Yaoundé et All School de Douala"

 

 

DdM : alors c’est quoi BBA ? quelle est son origine ? son but ? ses activités au Cameroun 

Cyrille : le BBA qui signifie « Bboy Bgirl Africa » est une organisation panafricaine ayant pour but principal d’affilier et fédérer les différents pays d’Afrique à un seul réseau favorisant ainsi les échanges entre les danseurs urbains du continent . BBA a été créée à Dakar en 2012 et s’est implantée au Cameroun l’année suivante lors du passage de son fondateur Salifus avec la compagnie « Revolution » pour des spectacles dans la ville de Douala et Yaoundé . la première BBA Session Cameroun avait été organisée à yaoundé et avait eu pour vainqueur Bboy Yaya du Sniper Crew , ensuite une autre session a été organisée à Douala lors d’un évènement Breakdance organisé par Tchouas MasterFreez ; donc c’est de la que c’est suivi toutes les sessions BBA au cameroun jusqu’à nos jours . Moi mon rôle au sein de BBA c’est d’installer le concept dans de nouveaux pays c’est-à-dire d’agrandir le réseau BBA et particulièrement au Cameroun je suis un peu comme le représentant du BBA , c’est moi qui coordonne toutes les activités sur le plan national . Salifus et moi , nous sommes issus du meme groupe de danse Xtreme Bboys et nous avons partagé les bancs de l’ecole , lui et moi nous sommes pratiquement des frères , on se connait très bien voila pourquoi ce rôle m’a été naturellement attribué . par la force de notre acharnement au travail , nous gagnons petit à petit du terrain et je crois que depuis 2013 nous avons parcouru un assez bon parcours , mes confrères des autres pays du réseau BBA se donnent d’ailleurs à fond comme moi pour leur nation , le but est de rehausser le niveau de danse en Afrique et de favoriser les échanges inter-pays . Une chaine de solidarité Africaine va se créer et on fera de belles choses. la première édition du Festival international BBA s’est tenu en 2016 à Dakar avec des ateliers dirigés majoritairement par des danseurs venus de France , une Compétition entre les differents pays BBA a d’ailleurs été organisé et son tout premier est issu du Cameroun : Bboy Yaya . Cette année pour la deuxième édition du festival c’est Loic Chungong du New Generation Crew de Yaoundé qui aura la lourde tâche de faire du Cameroun un double champion d’Afrique en Breakdance , les autres pays travaillent dur pour nous détrôner , l’Afrique en sortira vainqueur .

résience de création "Faire miroiter l'autre" avec le danseur Choregraphe d'origine Camerounaise Jean Boog .

      "résidence de création (Faire miroiter l'autre) avec le danseur Chorégraphe Camerounais Jean Boog"

DdM : alors, nous avons fait nos petites recherches et l’un des tout derniers projets sur lequel tu as travaillé récemment qui suscite notre curiosité est ta participation à l’un des créations du danseur Chorégraphe Camerounais Jean Boog , peux-tu nous en dire plus ?

Cyrille : Jean Boog je l’ai rencontré en 2014 à Douala lorsqu’il il revenait du Tchad , il m’a parlé de son projet et m’a demandé si je voulais y participé , l’idée m’a tout de suite plu et nous avons bossé dessus durant deux semaines .Par la suite il a voyagé pour la France afin de terminer sa formation académique de danseur Chorégraphe ; et 3 ans après , là nous sommes en 2017 il est revenu au Cameroun , il m’a recontacté et nous avons fait une résidence de création avec quelques danseurs de la ville qui a abouti à un spectacle à l’occasion du « Focus Danse » le 18 février 2017 . la création s’intitule « faire miroiter l’autre » et parle de l’immigration clandestine, c’est une création qui dénonce de manière générale les conditions difficiles de voyage dans la clandestinité et les réalités dans lesquels vivent certains de nos frères Africains en Occident. Jean Boog avant de créer sa propre Compagnie de danse Di Sak et de se professionnaliser a d’abord été un très grand danseur Breakdance dans les rues de Douala , durant toute la résidence je dois reconnaitre que j’ai énormément appris de lui , j’ai surtout été mieux outiller pour exploiter au maximum mon Breakdance dans les créations en danse Contemporaine .

"Arnaud Nguena ... ce genre de personnes de nos jours, au Cameroun surtout, qui investissent leur temps , leur argent pour ne rien gagner en retour c’est très rare . C’est un exemple à suivre."

 

DdM : s’il fallait donner des médailles d’honneur à cinq personnes qui selon toi œuvrent ardemment à l’évolution des danses urbaines au Cameroun , tu choisirais qui et pourquoi ?

Cyrille : Moi je ne citerai pas cinq personnes et une seule dont le nom me vient direct à l’esprit, j’ai nommé Arnaud Nguena qui est promoteur du Battle National Cameroun et président de l’association Horizons Cultures. Je le dis avec une très grande assurance car j’ai cette chance de travailler avec ce monsieur depuis des années au sein d’Horizons Cultures qui est d’ailleurs l’une des rares associations de danse au Cameroun qui mènent ses activités dans la plus grande légalité c’est-à-dire dispose d’un matricule et est de ce fait une association reconnu par l’état Camerounais . Pour mieux vous édifier sur le travail battu par Arnaud je prendrai l’exemple du Battle National qui est à sa quatrième édition cette année et qui de sa création à aujourd’hui fait en majeure partie de l’autofinancement au million de F cfa dans ses activités , des présélections des danseurs aux différentes régions du pays à la grande finale nationale .Arnaud Nguena est un leader , un visionnaire , c’est quelqu’un qui a su s’entourer de jeunes , danseurs à la base , et très dynamiques qui travaillent avec un calendrier rigoureusement établi tout au long de l’année afin d’offrir des plateformes d’expression de qualité aux danseurs urbains Camerounais . Vraiment, ce genre de personnes de nos jours, au Cameroun surtout, qui investissent leur temps , leur argent pour ne rien gagner en retour c’est très rare . C’est un exemple à suivre.

                        "Travailler minutieusement les bases."

DdM : Quel conseil Bboy Cyrillus donne aux jeunes Camerounais qui veulent s’adonner au Breakdance ?

Cyrille : Mon conseil serait de bien s’informer avant de se lancer dans la chose, c’est-à-dire connaitre les noms des différents mouvements , leurs origines et travailler minutieusement leurs bases , c’est valable pour tous les autres styles . Les anciens se sont vraiment « tués » à la tâche pour pratiquer la danse dans ce pays ce qui a rendu les choses un peu plus faciles pour les nouvelles générations d’où un manque réel de culture Hip Hop , des ateliers et forums d’échanges sont régulièrement organisés pour palier à ce problème .

DdM : que fait Bboy Cyrillus quand il ne danse pas ?

Cyrille : quand Bboy de Cyrillus ne danse pas, il est entièrement dévoué à l’organisation des évènements de danse tels que les BBA Jam Session , le Battle National Cameroun .Et aussi il peaufine sa double formation en Banque-Assurance et Webmaster , l’idée de créer un jour ma propre entreprise me tient vraiment à cœur .

           

 

                             

                                                                                                                                   "On peut."

DdM : un mot de fin pour l’équipe Danseur du Mboa ?

Cyrille : Moi je suis de ceux qui pense que quand la vision des choses est bien définie et que tout le monde a compris alors tout évolue normalement et ne souffre d’aucune contestation. J’ai été contacté depuis des mois par un des vôtres Christophe Njock qui m’a parlé du concept ,j’ai trouvé l’idée assez intéressante et je trouve que c’est pas tous les jours qu’on a ce genre de concept qui parle des danseurs Camerounais et leurs évènements , des réalités socio-économiques de la danse au pays , donc moi je vous encourage , il ne faut pas lâcher , quand on veut on peut . Merci de m’avoir donné l’opportunité de parler de moi, d’en dire plus sur le combat que je mène et j’espère que cet interview aura son utilité.

DdM : C’est nous qui te remercions .

                                                         

 

Conférence de presse 1ère édition Festival international BBA , Dakar 2016 .

Conférence de presse 1ère édition Festival international BBA , Dakar 2016 .

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